Belle et heureuse année 2025 !

Paris (75)

Voici passé le terme de 2024, année jalonnée de catastrophes de toutes natures dont l’essentiel tient à l’inconscience de notre espèce. Pour le reste, les dictateurs de tous poils qui fleurissent çà et là ont saupoudré la planète de quelques guerres additionnelles pour faire bonne mesure. La diatribe et le mensonge sont devenus les règles d’or de la communication. Ceux qui n’y ont pas recours passent pour veules, qualificatif dont l’étymologique revoie à «frivole» : un comble…

Ayons donc pour cible en 2025 de demeurer frivoles, une légèreté souvent reprochée aux français, personnages superficiels principalement préoccupés par les apparences.

Que voilà un bien beau programme !

Les apparences ne sont pas un faux-semblant masquant une réalité déobée à la vigilance des gens.Les apparences sont le média des architectes, elles sont la vérité tangible du monde qui nous entoure, la quintessence de notre culture. Ce sont ces apparences que la masse innombrable des touristes déambulant dans Paris vient admirer, dont elle se délecte, croyant identifier ici et là les répliques de l’imagerie distillée par les séries télévisuelles. Il ne faut pas désespérer de cette simplification outrancière, de la réduction à des rappels émotionnels où aucune forme d’interprétation, de culture ou de sensibilité n’a sa place.

Le maintien de ces apparences constitue déjà en soi une performance et un garde-fou contre le nihilisme déclaré des apôtres de la contre-culture ou de la négation des valeurs humanistes. Celles-ci demeurent les référents et les repères vers lesquels chacun se tourne sitôt qu’il s’agit d’évaluer une quelconque production humaine. Ce n’est pas rien et c’est l’enjeu des années à venir où la conservation et le réemploi vont se substituer durablement à la production de nouvelles apparences.

Il nous appartient de gérer ces métamorphoses en conciliant la sauvegarde de valeurs identifiées comme permanentes en dépit de leur adaptation à de nouvelles destinations ou d’altérations dictées par les performances énergétiques et environnementales. Cette stratégie s’applique à toutes les échelles de programmes qu’il s’agisse d’habitats individuels ou d’équipements publics de grande ampleur. Pour chaque cas, il faut nourrir le projet d’arguments légitimant les choix proposés.

C’est faire œuvre de sensibilisation, la même ambition que vise notre production de livres d’architecture.

Belle et heureuse année 2025.